Grand angle : Azzédine Brahami

Quel chemin parcouru par Azzédine Brahami, enfant du quartier de Borny et fils d’émigré algérien, depuis le film « Au-delà du bitume » qui l’a révélé !

Autodidacte passionné de vidéo, son talent s’exprime sans limite dans ses réalisations et lui permet d’accéder à ses rêves les plus fous… Il en vient même à toucher le Graal en ce début d’année 2019 avec le tournage d’un clip pour le célèbre chanteur de rap français Gims.

Une belle occasion de lever le voile sur l’incroyable destinée de ce jeune scénariste et réalisateur messin…

Pouvez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?

Passionné par le monde de la vidéo et plus particulièrement du cinéma depuis mes 14 ans, je m’amusais déjà à réaliser des petites séquences et des montages sur cassettes.

En 2007, j’ai réalisé et joué le premier rôle du film « Au-delà du bitume » pour le compte de l’association Dounia de Borny. Sorti en 2008, il a permis à des jeunes de différentes cités de mettre en image leur quotidien pour démontrer que les chances d’insertion sociale étaient tout à fait possibles après une incarcération ou des problèmes de drogue. Il a, d’ailleurs, servi d’outil pédagogique dans une centaine d’établissements.

Ce film m’a donné l’opportunité d’accéder à un poste de cadreur au lancement de la chaine Mirabelle TV et d’y gravir les échelons. Après 9 ans, j’y occupe la fonction de réalisateur. Parallèlement, j’ai créé ma petite société et je réalisais des courts métrages et des films d’entreprises le weekend, une activité qui m’a permis d’investir dans une vraie caméra de cinéma.

J’ai poursuivi, en 2018, par l’écriture d’un film qui sortira en salle l’année prochaine : Julia. J’ai récemment été aux manettes pour la réalisation d’un clip pour le chanteur Gims.

 

Qu’est-ce qui vous amène à vous dépasser sans limite dans votre métier, dans votre passion pour la vidéo ?

Ma passion, car du moment où l’on est un passionné sans limite, tout ne tourne plus qu’autour de cela. Je vis, je respire, je dors, je rêve cinéma. Je me prends même parfois au jeu en me comportant dans ma vie comme un acteur.

Lorsque je vais profiter d’un film au cinéma, je le regarde d’une façon différente : j’analyse les scènes, les angles de vues, les liaisons…

Quand on aime son métier avec passion, on s’implique à fond pour le faire bien sans compter son temps.

 

En 2018, vous signez votre premier long métrage Julia. Vous nous en parlez ? Vous l’avez vécu comme la concrétisation de tout le travail effectué jusque-là ?

Julia est un sujet un peu particulier qu’il me tenait à cœur d’approfondir. J’ai souhaité m’intéresser à l’histoire et à la vie de ces femmes qui se prostituent et qui sont en souffrance. Elles se donnent, certes, un genre dans le cadre de leur activité, mais elles ont plein d’autres choses fantastiques en elles.

J’aime particulièrement faire des films à émotion. Et le jeu d’acteurs y prend une importance particulière pour permettre à l’émotion de ressortir.

 

Ce film a été le déclencheur de nouvelles perspectives pour vous en créant l’intérêt de Gims pour votre travail. Comment est née cette collaboration ?

Elle est née grâce à un petit jeune avec qui je travaille. Il me ressemble, il est à la fois passionné et travailleur comme moi.

Il avait accepté d’effectuer une captation d’un concert de Gims à l’occasion d’un week-end.

Le hasard a fait qu’il s’est retrouvé dans la voiture du manager de la star à discuter de l’apprentissage et des conseils que je lui transmets. Devant son intérêt, il lui a montré la bande-annonce de Julia. Ma manière de filmer lui a plu et il a transmis dans la foulée la vidéo à Gims… Il me voulait pour la réalisation d’un de ses clips !

Je suis allé à la rencontre de l’artiste à Paris. Nous avons échangé, le budget que je lui proposais avec un tournage au Nouveau Mexique pour amener ce grain particulier de cinéma américain lui convenait… Ce fût le début de l’aventure.

 

Vous avez été sollicité pour la réalisation du clip vidéo du titre « Entre nous c’est mort » qui apparaitra sur le prochain album du rappeur français. De quoi parle cette chanson ? Qu’avez-vous voulu raconter au travers de la vidéo ?

La chanson parle de rupture et de trahison.

Dans le clip, j’ai choisi de mettre en scène trois femmes qui décident de se venger de l’homme qui les a trompées. Elles le kidnappent, le ligotent avec des bas et le placent dans le coffre de leur voiture en vue de le torturer, puis de le jeter dans le désert. Leur route croisera celle d’une policière, elle-même abusée par le même homme, qui en éclatant de rire en voyant la mauvaise posture de celui qui s’était joué d’elles, leur offrira ses menottes pour qu’elles puissent s’éclater !!! Le reste, je vous laisse le soin de le découvrir dans le clip.

 

Comment se sont déroulés les dix jours de tournage au Nouveau Mexique ? Vous gardez quel(s) sentiment(s) de cette expérience ?

C’était une très bonne expérience. Quand on travaille avec une pointure comme Gims, on stresse toujours un peu, mais il est quelqu’un de très simple.

Le tournage s’est déroulé à Albuquerque, la plus grande ville de l’État du Nouveau-Mexique, dans un cadre environnant qui pouvait faire penser à des vacances… Alors partir en tournage avec une grosse équipe comme celle-ci, ce n’était certes pas un contexte de vacances, mais un peu tout de même. C’est la ville du cinéma, tout y va vite et on peut trouver de tout et n’importe quel type de costumes. D’ailleurs, juste à côté de nous tournait Tom Hanks.

 

Quels sont vos futurs projets ? Peut-être d’autres aventures avec Gims ?

Gims a apprécié mon travail et nous continuons notre collaboration sur plusieurs projets. D’autres portes s’ouvrent également à moi. J’ai un tournage de film en cours en Moselle avec l’apocalypse en arrière-plan.

Cela va faire 20 ans que ce métier me transporte, on ne pourra plus m’en sortir. Je l’adore.

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