Le magicien Lionel Martin a assurément plus d’un tour dans son sac. Voilà plus de 30 ans que cet enfant de Briey arrivé par hasard à Flocourt est tombé dans le monde à la fois étrange et fantastique de l’illusion.
Après avoir été propulsé au plus haut de l’affiche avec son spectacle Kamyleon, il endosse sur scène, depuis un peu plus d’un an et demi, le costume de Lord Martin.
Abracadabri…. Abracadabra…. Rencontre avec notre Ambassadeur sans limite !
Pouvez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ? Comment avez-vous découvert vos pouvoirs magiques ?
Depuis toujours j’ai voulu faire du spectacle, jouer la comédie, mais mes parents souhaitaient que je privilégie mes études de Designer de l’espace.
Lorsque j’étais animateur de colonies de vacances, j’avais déjà ce besoin de sortir de l’ordinaire avec un goût pour l’excentrique. J’y inventais naturellement des activités, construisais le matériel et les accessoires dans ma chambre. C’est d’ailleurs ainsi que j’y ai créé mon premier spectacle de magie.
Alors que j’étais étudiant en architecture aux Beaux-Arts à Metz, les concours de circonstances se sont enchainés : clown pour un arbre de Noël, récupération de matériels en tout genre pour monter mon premier show fait de bric et de broc, montage de plusieurs spectacles avec l’appui de subventions…
J’ai ensuite endossé durant quatre années le costume de magicien pour des animations d’anniversaire chez Quick. C’est là où j’ai fait la connaissance Carole, mon épouse et partenaire de scène.
Ma rencontre avec le magicien espagnol Luis FERNANDO à l’occasion d’une représentation à la Foire Internationale de Metz a été déterminante. Epaté par sa technique et son savoir-faire, je lui ai demandé de m’apprendre le métier.
En 1996, Carole et moi quittons la restauration rapide pour nous lancer professionnellement et vivre de la magie à temps plein. La belle aventure de Kamyleon est née ainsi.
Qu’est-ce qui vous amène à vous dépasser sans limite dans votre métier, dans votre passion pour la magie ?
Mon caractère. Je suis un compétiteur dans l’âme et lorsque j’entreprends quelque chose, je le réalise comme si cela était une compétition, car si on restreint ses possibilités, on ne réussit pas. Un mental fort permet d’aller au-delà de ses limites personnelles.
Je fais ce métier depuis 30 ans avant tout pour me faire plaisir à moi-même et m’amuser. Mes spectacles permettent au public, s’il le souhaite, de venir se distraire avec moi et de faire la fête tous ensemble !
Quel est votre superpouvoir ?
Je dirai de n’avoir que 14 ans, de n’avoir jamais grandi !
Je souhaite à tout le monde de ne jamais grandir, car en grandissant on oublie les choses essentielles, on ne fait plus preuve de gratitude et on ne remercie plus la vie au quotidien. Je garde ainsi un réel émerveillement par rapport aux choses que je vis ou que je découvre.
Depuis le 31 octobre 2017, Kamyleon a laissé la place à Lord Martin. Pourquoi cette métamorphose ? Qui est Lord Martin ?
Cette évolution est le fruit d’un échange avec le magicien Dominique LEBEL, alias Domi’ Nho, qui m’interpellait en me demandant qui était Kamyleon. Un magicien devant porter son spectacle, j’ai décidé, avec l’expérience de 27 années d’exercice, de changer de nom et de personnage pour m’ouvrir à un nouveau départ.
L’écossais Lord Martin est un esprit excentrique et décalé qui, avec ses tatouages et son kilt, marque une rupture avec le look traditionnel des magiciens. Il habite dans un manoir dont il n’est jamais sorti et y est entouré de cinq personnages aux caractères bien spécifiques (le simple d’esprit, le psychorigide, la rebelle, l’omniprésente, le maître magicien).
Lord Martin me ressemble plus, d’autant que j’apprécie particulièrement l’esprit viking. Et, avis à ces messieurs, on bouge nettement mieux en kilt qu’en jeans J
Quelles sont vos sources d’inspiration quand vous créez un spectacle ?
La vie et tout ce qui gravite autour m’inspirent. Les tenues vestimentaires, le cinéma ou la musique que j’écoute souvent font travailler mon imagination.
Je me nourris également beaucoup des gens. Le spectacle actuel fait, d’ailleurs de façon exagérée, la part belle aux caractères des membres de mon équipe au travers des différents personnages qui prennent vie sur scène.
Mandrake d’or en 2003, Mandrake de cristal en 2012, Trophée Robert Houdin en 2013… Vous avez gagné de nombreux prix prestigieux, votre talent vous amène à voyager dans de nombreux pays et pourtant vous restez fidèle à la Moselle…
On voyage partout, c’est certes très beau mais la Moselle c’est super !! J’y suis arrivé il y a 17 ans pour ne plus repartir. J’aime la Moselle, ça ne s’explique pas. J’habite dans un village de 120 âmes, j’aime profiter de balades dans les bois et déguster des mirabelles.
Notre capitale Metz est un joyau à l’architecture exceptionnelle.
Quels sont vos futurs projets ?
Je travaille actuellement pour Pokeyland où je m’occupe d’animation, notamment le montage d’une chasse au trésor au cœur du parc.
J’ai créé un nouveau spectacle solo d’1h15 – 1h30, à la fois décalé et loufoque, intitulé « Pressé » en me donnant diverses contraintes de temps et d’installation. J’y explique que, pour cause de vol de matériels, je ne peux proposer ce spectacle qu’avec un sac cabas contenant des objets que l’on peut retrouver chez soi.
Je prépare, en outre pour la seconde édition, un spectacle de magie qui regroupera l’an prochain plusieurs magiciens internationaux à Marly, et je poursuis l’amélioration de mon spectacle « L’étonnant Lord Martin ».
Si la Moselle était un tour de magie, pour vous elle serait…
L’acuponcteur. Il s’agit d’un tour où je couche quelqu’un sur une planche que je transperce avec un pieu. En Moselle on est bien, confortablement installé et parfois des choses inattendues viennent nous surprendre comme le chardon, qui s’y frotte s’y pique.